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Triathlon M de Chantilly, ça passe crème




Après le S de Versailles en relai en mai, le S de Beauvais en juin, le duathlon L du Ch’triman pour Ludo et le XS pour moi en juillet, nous continuons sur notre lancée d’un triathlon par mois avec le M de Chantilly organisé par les British des Castle Series fin août.

On aurait pu rester sur un S pour nous perfectionner mais nous souhaitions voir si on pouvait tenir sur les distances d’un M 🙂
Tout cela nous sert de repères et d’axe d’amélioration pour l’an prochain. C’est aussi l’occasion d’une sortie longue un peu plus rythmée  !

Ludo part confiant et veut tenter de s’approcher le plus possible des 3h, pour faire le double de son temps à Beauvais. A part la natation, il a déjà les distances dans les jambes. Moi…je veux juste finir dans les temps, le vélo étant toujours mon gros point noir. Nous partons sur un effort proche d’un marathon donc physiquement, ça passe crème (chantilly). Et la prépa qu’on a suivie depuis juin, à défaut de nous transformer en cracks, devrait nous assurer de survivre à un M sans subir l’épreuve.

La veille

Comme la météo était au beau temps samedi, nous avons retiré nos dossards au château pour éviter d’arriver trop tôt dimanche et de stresser inutilement.. On en a profité pour se balader dans le parc (ça nous a un peu rappelé le marathon fait ici l’an dernier), repérer le parc à vélo et l’arrivée finale de la course à pied.

Les tri en équipe samedi avaient l’air content de se jeter dans la flotte verte…

On a surtout vu que c’était un peu le bazar dans la gestion des flux de participants, beaucoup de monde qui se balade dans tous les sens et qui se coupent la route, je sens que les transitions vont être folkloriques…
Orga britannique oblige, tout est en anglais. Fun ! Les bénévoles, eux aussi anglais pour la plupart, sont très gentils et nous retirons rapidement nos étiquettes, dossards et bonnets jaunes (pour le distance Olympique).


On a bien fait de venir en avance ! On sera nombreux dimanche !

5H – Pourquoi on s’inflige ça ?

Notre vague, la dernière, part à 8h30 mais nos présence est demandée 1h avant pour tout installer. On rajoute à ça le temps de trajet, ça donne un réveil à 5h pour un départ à 6h. Ça pique un peu pour un dimanche matin, on se dit qu’on a quand même un grain de s’imposer tout ça.

Le tribazar est prêt

Les affaires ont été préparées la veille, on a “juste” à sortir les vélos, enlever chat #2 du sac tout en surveillant que chat #1 ne tente pas de se coincer la tête dans la chaîne et hop ! En voiture direction la Picardie. Il fait gris, la température baisse à mesure que les kilomètres défilent.

7h – Le soleil va bien finir par arriver, hein ?

5°C une fois arrivée à destination.
5°C
Un 26 août.
Bourdel !
Je n’apprécie pas du tout la blague, rendez-nous l’été, les Picards !
De la brume couvre les étangs, au moins, ça masque la couleur de l’eau. Le soleil filtre timidement à travers les nuages, on se croirait déjà en automne.
Nous nous garons facilement sur le parking encore peu rempli, sortons les vélos et prêtons notre pompe à pied à un jeune homme qui fait lui aussi le M à 8h30 avec son VTT vert. Un copain ! On discute un peu avant d’aller poser les vélos.

Dans le parc, pas de numéro attribué, le premier arrivé est le premier servi. Tant mieux, nous pourrons être côte à côte et étaler notre  bazar sur 2 emplacements au lieu d’un seul (faut bien que ça serve de le faire en couple ! ).

Comme d’habitude :
– serviette par terre
– chaussures de vélo
– chaussures de run derrière
– les chaussettes
– casque sur le cintre
– ceinture porte dossard sur un levier prête à être enfilée.



L’eau est à 18°C, encore plus froid qu’à Versailles, en mai. Là, on ne se pose pas la question, ce sera combi pour la natation.

On enfile nos tenues de pingouins, j’arrive à passer ma combi Orca seule sans trop de souci avant d’aller aider Ludo qui tourne en rond comme un manchot estropié, les bras coincés dans sa Orca S6.
Comme je sais que je n’arrive pas (encore) à bien me ravitailler sur le bike, j’avale un gel et une compote avant le départ.

Lire aussi : quel équipement pour bien démarrer en triathlon ?

On nous appelle pour le briefing et c’est là que le fun commence. Déjà, il caille sa maman, je ne sens plus mes doigts. Ensuite, on a 300m à faire. Pieds nus. sur. des. gravillons. Bloody hell ! J’ai tellement mal aux pieds, c’est horrible, une vraie épreuve avant même de commencer le triathlon. Pourquoi n’y avait-il pas de tapis, ça aurait été plus pratique ??? Quand on arrive sur l’aire de briefing, je ne sens plus mes pieds.

Le briefing en français et anglais est clair et précis. Les différents parcours sont présentés, on nous avertit qu’un passage pavé se situe vers le km 20 et qu’il faudra faire attention en le traversant. No drafting, bien sûr.

Swim – Salade d’algues avec supplément vase et parfum égout

On ne peut pas s’échauffer dans l’eau donc on se jette dans le bassin juste une minute avant le départ.
Il fait meilleur dans l’eau que dehors, au moins on se réchauffe les petons.
On m’avait prévenu qu’il ne fallait pas trop se poser de question pour la natation. “Tu sautes dedans, tu nages et t’essaies de ne pas boire la tasse”. Je comprends pourquoi maintenant.
Le canal est boueux à souhait, je ne vois même pas le bout de mes bras sous l’eau ! Un épais lit de vase nous arrive jusqu’au mollet et les algues…Une vrai salade ! Il y en a partout, jusqu’à la surface, qui s’enroulent autour de vous au moindre mouvement ! Et en plus, ça pue l’égout, c’est infect. J’essaie de ne pas boire la tasse, j’ai un peu peur que mon estomac ne le supporte pas bien sur le bike ensuite…

Le départ est donné, nous nous sommes mis sur les côtés et nous laissons partir la meute. Ludo se lance dans la baston et moi, j’essaie de trouver mon rythme. Les premiers mètres sont laborieux, je n’arrive pas à m’habituer à nager dans les algues, j’en ai autour du cou, des poignets, ça m’empêche d’étendre les bras…Bref, c’est un peu la panique à bord. Idem chez Ludo, qui lui, se mélange complètement les pinceaux, respire dans l’eau et souffle dans l’air avant de se rappeler qu’il n’est pas un poisson. Je brasse, on est tout un groupe à galérer et un garçon commence un peu à paniquer avant. De se redresser. Oui, on a pied, en fait. Il me dit qu’il avance presque plus vite comme ça et ça lui permet surtout de reprendre son souffle après un départ compliqué. Devant, Ludo pense que je vais finir entortillée dans les algues et sombrer au fond du bassin. Le Zom a confiance en mes capacités !

Au premier virage du T, j’arrive enfin à crawler et à faire abstraction des algues. A partir de là, ça glisse tout seul. Ma puce se prend dans une grosse algue et menace de se faire la malle mais je double des nageurs, le truc totalement nouveau pour moi ! Je m’oriente assez facilement et le parcours passe finalement très vite.

Pour sortir, une fichue marche à escalader. Evidemment, avec la visibilité de -3m, Ludo et moi avons tapé dedans avec nos orteils de tout notre coeur… Un grand merci aux bénévoles qui m’ont littéralement tiré hors de l’eau par les bras pendant que je me tortillais de douleur.

Moi à la sortie de la natation 😀

Ensuite, re-gravier, re-bobo pieds et escaliers avant d’arriver dans le parc de transition. Les supporters applaudissent, ça fait plaisir.
40’ pour Ludo et 42’ pour moi mais le parcours semblait plutôt faire 1800m que 1500m quand on a comparé avec d’autres participants… Bon, au moins, je ne suis pas entamée ni fatiguée pour le vélo !
Pour rejoindre le vélo, nous devons remonter les escalier et courir sur l’esplanade. Là, un petit tapis est bien posé mais il est loin d’être propre. Les pieds sont couverts d’algues, de poussières et de gravillons. Génial pour enfiler ses chaussettes !

T1 – Glaglagla

J’évite des concurrents qui poussent leur vélo à toute vitesse dans le parc et repère très vite mon emplacement. Ludo est encore là, comme moi, il est congelé et n’arrive pas à enlever sa combi. Tous les deux, nous mettrons environ 8’ à réussir à enfiler nos chaussettes. La transition la plus pourrie de l’histoire ! J’arrive à me sécher et à me réchauffer un peu. Nous avions anticipé les températures hivernales et enfilons nos coupe-vents. Ludo part devant, on se donne rendez-vous à l’arrivée.

Bike –  Hold on !

La partie la plus redoutée (pour moi) débute par un long chemin stabilisé où j’ai croisé tous les doigts pour ne pas crever/glisser/m’éclater sur un poteau en bois. Merci les GP4000 qui passent partout !

A part ça, le parcours est relativement roulant. De longues lignes droites, quelques montées qui piquent bien les cuisses et de longs faux-plats montants pour maintenir le cardio.
Le revêtement est souvent défoncé mais j’ai l’habitude donc ça ne me perturbe pas trop. Les gendarmes ainsi que les signaleurs sont très nombreux, la sécurité sur le parcours est optimale, c’est LE point positif de la course et ça rend cette partie de l’épreuve très agréable. Le soleil pointe le bout de son nez et sèche enfin la trifonction.

Je me fais doubler par les concurrents du Gauntelet (la distance L) qui entament leur second tour à fond de balle, posés sur leurs prolongateurs mais aussi par un wagon de dossards rouges du M. J’ai l’habitude aussi, j’essaie de ne pas trop ralentir dans les côtes et de relancer dès que j’arrive en haut. Mon petit AF 900 me semble bien plus dynamique que mon ancien Spego de 10kg. Le groupe 105 est également plus fluide, les vitesses passent sans saccade, un vrai bonheur.
Une jeune femme possédant le même vélo que moi me dépasse, on plaisante un peu sur nos B’Twin.

Vers le KM20 arrive la portion de pavés défoncés. Sympa le petit aperçu de Paris-Roubaix. Il faut avoir du coeur pour y aller sans ralentir (comme Ludo qui fonce dedans tête baissée). Moi, j’y crois pas une seconde donc j’écoute les bénévoles, je freine, m’accroche à mes cocottes et passe sur les bouts de bitume sur le côté. Ça secoue comme un rodéo. Autour de moi, certains perdent leurs bidons, sèment des gels ou même déraillent. Deux gars ont crevé et réparent sur le bas-côté.

Je m’en sors en une seule pièce et continue ma route.

Ludo est persuadé que je vais finir en PLS sur le talus à ce niveau, si je n’ai pas chuté avant (j’avoue, j’ai tendance à me planter dans la moindre ornière que je trouve…).

Devant moi, je reconnais un VTT vert. Hé, notre copain de parking ! On papote un peu en prenant soin de ne pas drafter, on échange nos ressentis sur ce début de course. Alors, ouiiii, je sais que c’est une course et pas un salon de thé, chrono, tout ça tout ça mais ça me change les idées et je ne vois pas les kilomètres défiler.
On fait une pause tout les deux au ravito où je bois un peu et grignote la moitié de ma barre CLIF. Je n’ai absolument pas soif ni faim, comme d’habitude en compétition mais je me force. Je laisse mon binôme improvisé vers le km 35 et fait les 11 derniers kms seule en tentant d’appuyer un peu pour mettre moins de 2h sur le vélo.

J’arrive au Château, négocie de nouveau le chemin sablonneux-qui-glisse et pose le vélo en 1h55’. Je suis dans les clous. Au fond du classement mais toujours dans mon objectif.

T2 – Checkpoint Charlie

Tout le monde court dans tous les sens et on se coupe allègrement la route, entre ceux qui déposent le vélo et ceux qui partent pour la course à pied. Une arche gonflable indique bike in / bike out pour le parcours vélo mais rien pour le run. La sortie de la course est de plus légèrement différente de celle du vélo. C’est un peu le bazar. Laissez-moi sortir de ce parc !!
Bref, je perds une bonne minute avec un autre concurrent, à errer comme des âmes en peine avant de trouver la sortie.
Je suis remontée à bloc après cette perte de temps.

Run – Let’s get this show on the road !

Enfin, ma partie préférée. Les jambes sont là, j’ai l’estomac un peu en vrac (merci l’eau du bassin) mais à part ça, tous les voyants sont au vert. Let’s go !
N’ayant quasiment rien avalé sur le bike et seulement une gel et un compote avant à la natation, il y a plus de 2h40 de ça, je me force à boire au premier ravito pour alimenter la machine. Les feeding stations se composent de liquides donc eau, coca et boisson énergétique. Pas de solide, ça me rappelle que l’orga est anglaise et que les ravitos copieux sont une spécialités française 😉
Les bénévoles nous encouragent et ont toujours le sourire malgré les essaims de guêpes qui tournent autour des verres de coca. Etant allergique, ça m’a motivé à ne pas traîner au ravito !

Je m’attendais à emprunter le parcours de la boucle du marathon mais pas du tout. Nous suivons des petits chemins forestiers avec des passages herbeux. Je tourne à 5 au kilo, tranquille. Beaucoup de monde qui se baladent en sous-bois, je réalise qu’on a rejoint les participants du 10 km et du semi. Je rattrape tous ceux qui m’avaient dépassé sur le vélo, mouhahaha !

Jolie vue…avant d’aller dans le parking !

Pour une raison qui m’échappe, le parcours traverse…le parking. Donc nous courons au milieu des voitures qui arrivent ou partent du site et des autres concurrents qui ont déjà fini et rangent leurs affaires. C’est déconcertant. Autre chose étonnante, le kilométrage. Des panneaux sont régulièrement posés pour nous indiquer la distance parcourue. Sauf que je remonte un décalage d’au moins 500 m à ma montre, on ne va pas faire 10 km mais plutôt 9km – 9,5 km en zigzagant bien. Bon, on terminera en plus vite !

A partir de la moitié du run, je repère une trifonction rouge qui trotte au même rythme que moi et me cale dessus. Les derniers kilomètres se font dans le parc du château, j’emmène toujours mon camarade Eric en trifonction rouge.

L’arrivée se rapproche !

J’accélère un peu pour doubler les concurrents devant. Eric décroche, je me retourne pour le remotiver, il n’en peut plus mais la vue de l’arrivée lui donne des forces pour me suivre.

Pas de sprint final, vu que nous devons : grimper des marches, éviter ceux du L qui repartent pour un second tour et tourner autour d’une fontaine…Encore une fois, je trouve la gestion des flux de participants étonnante.

Plus que 50m, j’essaie d’éviter une concurrente sans finir dans l’eau et franchit la ligne avec Eric. 3h37 pour tout les deux, youhou !
Ludo m’attend à côté de l’arche, ravi (et un peu étonné, même s’il dit le contraire, ch’uis pas dupe, hein) que j’ai bouclé l’épreuve. Il a terminé son tri en 3h07, l’objectif est raté de peu mais c’est un super temps pour quelqu’un qui ne savait pas nager il y a trois mois !

King of the castle

Dans la mini-aire dévolue au ravito final, nous retrouvons Boris, un abonné Facebook. Il a mis 3h35. Nous échangeons nos impressions sur la course, c’est toujours super sympa de rencontrer les gens en vrai 🙂 Boris nous parle du tri des Dames qui se trouve dans sa région et dont j’ai pas mal entendu parler. Il nous confirme que c’est une épreuve à faire. Je garde ça en tête.

Les arrivées se succèdent, l’espace devient de plus en plus restreint et Ludo commence à s’agiter dans tous les sens à la vue des dizaines de guêpes autour du ravito (alors que c’est moi qui fait des oedèmes à la simple mention d’un insecte, tsss) donc nous quittons la zone pour remonter dans le parc retirer nos vélos. Je croise mon compagnon de vélo qui lui aussi range ses affaires. Contente de voir que lui aussi à bien fini son triathlon !

Sur le retour, nous encourageons dans le parking les concurrents du L qui terminent leur dernier tour de course à pied. Pour nous, c’est retour à la maison pour un peu de repos.
Pas de bobo ni de grosses courbatures les jours suivants, la prépa a payé, un M, ça se fait assez bien, finalement. Maintenant, il faudrait juste que j’arrive à pédaler un peu plus vite sur le vélo 😉


Pour résumer la journée, le site est vraiment beau, avec le château, le parc, le musée du cheval à côté et une organisation bien huilée avec des bénévoles anglais vraiment adorables, sans oublier de nombreux gendarmes pour sécuriser la partie vélo.
Pour qui souhaite réaliser un premier triathlon, je pense que Chantilly représente une bonne course, sécurisante et avec une ambiance sympa.
Seulement, ce n’est pas notre premier et j’en retire un sentiment mitigée. Nous avons apprécié l’ambiance, la gentillesse des bénévoles mais quelques points pourraient être améliorés, surtout en regard du prix assez élevés (plus de 80€ pour un M). Il y suffisamment d’espace dans le parc autour du château pour éviter de passer par le parking, d’effectuer une spirale autour d’une fontaine juste avant l’arrivée et de se retrouver serrés comme des sardines au ravito final ! Bref, nous ne sommes pas sûrs de revenir mais nous sommes toutefois contents d’avoir participé à ce triathlon.




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