Pour clôturer la saison, Emilie nous a inscrit au triathlon M d’Amiens. L’orga proposait un S mais comme je préfère le M, elle nous a mis sur la plus longue distance.
Le départ est à 14h, ça nous laisse le temps d’arriver depuis Paris et à cette heure-là, on espère que l’étang se sera réchauffé. Suite à un gros rhume, Emilie déclare forfait. Tant pis, je serai donc solo sur cette course.
Nous arrivons vers 11h, juste au moment de la course des minis. Les plus jeunes (super poussins), ont à peine 6 ans !
Si les grands Minimes sont déjà équipés comme les adultes, en combi et trifonction, les Benjamins et les Poussins sont juste en trifonction. Et ils sautent allègrement dans la flotte à 16°, avec le sourire en plus ! Ils se posent moins de questions que nous ! Nous assistons à la course des graines de champions avant d’aller retirer nos dossards puis manger nos sandwiches achetés à la boulangerie du coin.
Les Poussins et Benjamins vont prendre le départ.
Les athlètes commencent à arriver, d’après l’orga, nous devrions être environ 150 sur le S et un peu moins de 300 sur le M, en comptant les relais. Un petit groupe, ça nous convient très bien !
Comme d’habitude sur ces distances (plus accessibles qu’un L), le public est hétéroclite. Vélos de loc de la ville d’Amiens ou monture vintage (la règle du Peugeot Vintage toujours présent sur les S se vérifie, ha ha !); pédales plates en plastique, sans trifonction, on identifie facilement ceux qui découvrent le monde du triathlon. A l’inverse, rien qu’en les regardant passer, on a trouvé le top 10 du M : jambes épilées et taillées, vélos aéro carbone, roue lenticulaire, casque aéro, trifonction de club et des restes d’autocollants IronMan sur les affaires. Eux, ils ne sont pas là pour cueillir des pâquerettes !
Johan et Emmanuel, respectivement futurs 6ième et 4ième du M. ça rigole plus, là !
Tout le monde a le sourire, ça rigole et les merguez-frites cuisent à la buvette. Un petit triathlon rustique, avec une ambiance conviviale à la bonne franquette. Plutôt sympa !
Vers 13h30, je file poser les affaires dans l’aire de transition, enfiler ma combi et préparer mon emplacement. Mon voisin me pose des questions, c’est son premier tri et il ne sait pas trop comment disposer son matériel.
Lire aussi : notre équipement pour participer à son premier triathlon
On discute puis je sors déposer mon sac à la consigne (la moitié du peloton à le même sac Aptonia, j’espère récupérer le bon sac !).
Le panneau qui met en confiance avant d’aller nager !
Natation : le froid, ça fait nager plus vite
On doit marcher environ 800 m sur des gravillons et de l’herbe avant de rejoindre la plage. Bon, ce n’est pas la torture de Chantilly mais ça ne fait pas plaisir quand même.
Emilie m’a convaincu d’arriver en avance pour m’habituer à l’eau. Ha, on voit que ce n’est pas elle qui doit plonger là-dedans ! 18°, je ne sens plus mes pieds, quelle idée de nager dehors fin septembre, dans le Nord, aussi, hein ! Bon, Emilie me rappelle que les piou-piou se sont jetés à l’eau, “ sans combi, à 16° ce matin et ils ne pleuraient pas, eux…”. Ok, ok, je relativise.
Entre Ludo et Elodie (1ière SEF et 93ième au scratch), y en a qui sont plus motivés que d’autres 😛
Les arbitres nous font sortir de l’eau pour le briefing. Le mégaphone ne fonctionne pas mais je commence à capter le principe, ça ira. Départ des féminines 10 minutes avant puis c’est à nous !
Plus de temps de tergiverser, on rentre dans l’eau au pas de charge. J’ai eu beau me tremper avant, ça pique sa maman ! Je me retrouve au milieu du paquet pour changer; au lieu d’être au fond du groupe. Du coup, ça frotte virilement au début mais je choppe un bon rythme.
Mini-lessiveuse du départ, ça va, on a connu pire !
On me double peu en plus (ou alors, je vois rien), ça me met en confiance. L’avantage des petits pelotons, c’est que chacun trouve vite sa place et on ne se nage pas dessus.
L’eau est très propre, un plaisir de nager dedans (ouais, Chantilly m’a un peu traumatisé !). Le seul truc qui me perturbe est que nous avons des bonnets jaunes. Comme la bouée. Donc impossible de faire la différence entre la tête du gars devant et la bouée. Raaaah ! Je vais encore faire des détours inutiles, moi ! 2 nageurs galèrent aussi et me coupent la route. Quelques coups de coudes plus tard pour leur remettre les idées en place, chacun retrouve le bon chemin.
Je crawle en 2 temps puis en 3 temps. Je rends compte que je suis moins essoufflé et ça passe plus facilement. J’essaie de nager le plus possible en forçant sur les bras, en me servant des jambes au minimum (“les jambes, c’est juste un gouvernail”, comme dirait Emilie quand elle m’agite le pull buoy sous le nez) histoire de les préserver pour le vélo.
La bouée arrive, on essaie tous de passer le plus près possible, ça bouchonne, je brasse un peu puis ça repart en crawl. Les 2 drapeaux bleus sur la berge signalent clairement la sortie à l’australienne. Je grimpe le talus, saute dans le petit bassin Alerte à Malibu style et c’est reparti pour les derniers 300 m ! Là, des plantes nous chatouillent les pieds mais ça passe trop vite pour que ça me perturbe.
Je sors content de ma natation car j’ai pu nager sans être gêné et j’ai l’impression d’avoir mis un bon rythme (En vrai, je suis 185/272 donc y a encore du boulot mais je suis allé plus vite que d’habitude).
Emilie m’attend à la sortie de l’eau, elle me dit que j’ai bien nagé et que je suis dans les temps. J’entends rien à ce moment mais j’agite quand même la main.
Ludo, déjà concentré sur la recherche de son vélo dans le parc
“J’ai enlevé ma combi super bien”. Hum, en comparant avec le 1er du S, je dirai que… non 😛
T1, j’enlève nickel la combinaison (on me dit que c’est faux, je dis que les photos ne montrent pas tout :P), me sèche bien les pieds et prends mon équipement vélo. Visiblement, j’ai pris un peu trop de temps : à la sortie du parc, ma coach chérie me demande si je m’étais perdu dans l’aire de transition et m’encourage à m’activer. ‘Toute façon, j’entends rien mais j’agite quand même la main.
Vélo : un parcours roulant pour se faire plaisir
J’ai eu un peu peur d’avoir froid en partant juste en trifonction (les Hauts-de-France, fin septembre, 10° le matin, tout ça) mais finalement le vent a chassé les nuages et il a fait un temps parfait.
Rien à voir avec la fournaise que j’avais subi lors du Ch’triMan !
Ludo qui se demande s’il n’aurait pas dû prendre un tour de cou et son coupe-vent. Non.
Et Nathalie qui a sauté sur son vélo comme une pro (quand on sera grands, on arrivera à faire pareil !)
Sans oublier les fameux Peugeot Vintage ! On devrait totalement lancer des triathlons rétro avec le matos des années 80, ce serait fun !
Emilie m’avait vendu un parcours très roulant. Bon, ok, on est loin des Alpes mais mes cuisses sentent bien passer les longs faux plats et les 2 coups de cul qui parsèment le tracé ! Surtout que j’essaie de maintenir un rythme constant malgré tout donc je relance en permanence. Je double des paquets de concurrents dans les faux-plats, ça me motive encore plus. Sans le petit vent traître de côté, je pense qu’il y a moyen d’affoler le chrono sur ce parcours qui déroule bien !
Oui, bon, faut relancer mais 350 m de D+ pour 41 km, ça va !
La 1 ère boucle se passe bien, les concurrents du S nous quittent et pour le M on doit effectuer un second tour pour arriver à une quarantaine de km.
Des gars tentent de me reprendre, j’entends “le mec en Btwin devant, on va le déposer”. Mouhahaha, ils n’ont jamais vu que ma roue arrière. Tu peux pas test la puissance des Btwin !
Sans drafting autorisé, je me fais la réflexion que le peloton prend pas mal de place sur la chaussée, avec un vélo tous les 7 m. Ici, les automobilistes qui nous dépassent sont bons publics et klaxonnent pour nous encourager. Un conducteur me propose de m’accrocher à sa portière pour prendre de l’avance, ha ha ! Au final, je le dépasserai en même temps qu’un groupe de cyclistes.
Je continue ma remontée, je passe notamment une féminine du club d’Etaples avec “Claire” écrit sur sa trifonction ( je m’en souviens parce que je l’ai recroisée sur la course à pied, ça m’a rappelé le Ch’triman, où j’avais fait une partie avec une fille).
Je m’hydrate bien régulièrement pour ne pas arriver tout sec sur la course à pied. Si je pouvais éviter de revivre la catastrophe du Trialong, hein… Le second tour pique bien, les cuisses commencent à râler mais j’ai toujours en tête l’objectif de sub 3h donc, je me concentre sur le gars devant, que je passe, puis le suivant, etc… Mode Pacman activé !
Globalement,la signalisation est top sur le parcours et nous sommes très bien encadré par les bénévoles. Seul point négatif : pas de ravito sur le vélo. Heureusement, il ne faisait pas trop chaud et mon bidon de 750 mL m’a suffit.
On ne me double pas tellement, au final j’en rattrape plein : 128 ième temps vélo.
Retour à l’aire de transition pour T2. Tout va bien, je me change rapidement. Je prends ma barre Nakd et la glisse dans ma trifonction. Depuis Bois-le-Roi, je me suis promis d’avoir mes ravitos perso pour éviter l’hypo de fin de course.
Course à pied : Clément ? Mais il est où ?
4 tours de 2.5 km à effectuer. Je craignais que ce soit lassant mais en fait c’est génial de passer plusieurs fois devant le public autour de la zone d’arrivée. Le speaker, les bénévoles et les spectateurs mettent une grosse ambiance, c’est hyper motivant !
Le genre d’ambiance qui donne des ailes sur le dernier sprint !
La boucle se fait autour du grand étang avec un passage en sous-bois. Presque aucun dénivelé sur les chemins et pas de sable comme à Bois-le-Roi, parfait ! Le ravito est bien fourni en eau, je peux me servir sans crainte.
C’est ça, un tour de fait, plus que 3. Cours, Forrest !
Les jambes sont un peu lourdes après le vélo, je pars sur une allure plus tranquille que mon rythme habituel (je suis autour de 4’50”, contre 4’20” sur un 10 km sec) pour tenir le rythme sans exploser. Je tourne à environ 12’ au tour. J’aperçois Claire et d’autres concurrents croisés sur le vélo. Je dépasse ce petit monde et continue ma route.
Pendant ce temps, Emilie s’amuse avec les concurrents du M ou du S qui font les pitres devant son objectif, encourage les féminines et tout ceux qui commencent à en avoir ras les chaussettes. Elle discute même objectif, focale et ouverture avec le papa d’un participant. A défaut de courir, elle prend le peloton en photo, ça va lui occuper ses soirées de trier tout ça ! (=> toutes les photos sont ici)
Nathalie, en route vers le podium féminin du S (avant de revenir encourager sa moitié sur le M 😉
Nicolas, Elodie et Philippine, toujours en forme !
Au second tour, elle me dit qu’un copain, Clément, est aussi présent sur le tri et qu’il est un peu devant. Whaaaat ? Je ne comprends pas bien : Clément a fait un XS en mai et là, il serait devant sur le M alors que je ne l’ai pas vu depuis le départ ? Comment qu’il fait donc ??
Ludo est tristesse de ne pas avoir rattrapé Clément.
Au troisième tour, Emilie m’annonce que Clément est juste devant. Je cavale, double pas mal de monde mais pas de Clément. “Bah non, il était sur le S, hein ! Mais vous auriez pu courir un peu ensemble.” Ahem… La bonne nouvelle, c’est que Mimi coach me confirme que je suis toujours dans les clous pour le sub 3h. Cool, je continue, plus qu’un tour !
Les bénévoles me donnent le bracelet qui marque la dernière boucle. Un gobelet d’eau au ravito parce que je commence à avoir chaud et je tente de lâcher les chevaux pour le fun sur le dernier kilo. Emilie et Clément m’encouragent dans la ligne droite avant la haie de bénévoles qui applaudissent les arrivants.
2h50 à la montre, youhou, objectif atteint ! 125/272, content d’être dans la première moitié du classement. Bon, y a encore du temps à grappiller sur le bike et la nat si je veux avoir le niveau de Michel (2h33 à Deauville, l’animal va être coriace à rattraper ! 😉 ).
Ludo a enfin retrouvé Clément
Un détour par le ravito final bien fourni puis je rejoins Clément pour récupérer nos affaires à la consigne. On débriefe sur nos courses, j’apprends qu’on se recroisera certainement sur le semi de Vincennes mi-octobre et peut-être sur d’autres courses en 2019. C’est toujours sympa de croiser des têtes connues pendant les compétitions !
Finalement, je suis satisfait de terminer la saison par ce triathlon d’Amiens. Alors, ok, il n’y a pas de médaille ni de cadeau dans le sac coureur (on a quand même eu un petit gâteau local ^^) comme sur d’autres courses plus grosses mais l’épreuve est à taille humaine, bien organisée, avec une ambiance conviviale et des bénévoles qui mettent du cœur pour qu’on passe une bonne journée, le tout pour un prix raisonnable. Les 3 parcours sont agréables et c’est vraiment un plus de passer plusieurs fois devant les spectateurs qui motivent bien.
Bref, venez dans les petits tri de club, on est bien bien bien 😉