Les 3 heures de Survilliers en VTT
A force de voir passer les maillots violets de la Harde de Survilliers pendant les 24H de Cergy, j’ai décidé de participer aux 3 Heures qu’ils organisent à Survilliers. Bon j’avais juste zappé que c’était le lendemain d’une course nature de 20 km. Alors, ça donne quoi une endurance solo ?
J’avais envie de faire des kilomètres en VTT depuis les 24h de Cergy, parce que rouler en équipe, c’est bien pratique mais ça réduit le nombre de tours réalisés. Je n’avais pas fait mon quota de bornes ! Mimi retrouve le site de la Harde et voit que leur endurance VTT, les 3 heures de Survilliers, tombent mi-septembre. On peut y participer en relai de deux ou en solo. En théorie, la météo devait être correcte et la course tombait bien dans notre planning d’automne. En plus, Survilliers n’est qu’à 40 minutes de la maison ! Pratique. Mimi ayant fuit dès le mot VTT, je décide de m’inscrire en solo. Oui, oui, je ne doute de rien !
Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu : nous avons une course nature de 20 km la veille qui m’alourdit un peu les jambes et surtout, je traîne un gros rhume qui me crève bien. Merci la clim dans le RER ! Mais je suis fort, rien ne va m’empêcher de débuter mon éclatante carrière de solo.
Se renseigner, c’est tricher
Je refuse d’en savoir trop sur la course pour ne pas gâcher le plaisir mais Mimi apprend que la boucle autour de la mairie fait 4 km (la moitié du parcours des 24H de Cergy) et s’il n’y a pas de butte à Juju, il y a énormément de singles étroit et sinueux et de bonnes côtes bien casse-pattes. En plus, sur une course de 3 heures, le rythme va être bien plus rapide qu’au 24 heures de Cergy. Je sens que là, c’est moi qui vais me faire doubler dans tous les sens ! Bon, au moins, je pourrai tester mon niveau sur un circuit inconnu.
On voit bien le nombre de tours avec la répétition du relief.
Un petit vélo dans la tête
Je suis ravi d’être là, un dimanche à 8h…
Cette fois, le VTT que j’ai loué est un toujours un Felt 7 Sixty mais un 2015 et là, ils ont inversé les freins, du coup lorsque je veux freiner par réflexe de l’arrière, je me retrouve en train de ralentir trop fortement de la roue avant… Ok, faire des stoppies est fun mais pas génial en course avec les gars qui me foncent dessus derrière (Mimi râle que ça aurait fait de belles photos, je crois qu’elle veut ma peau). Les vitesses passent mal mais je me dis que je verrai si c’est vraiment handicapant quand j’aurai découvert tout le circuit.
Nous nous rassemblons derrière la mairie, les furieux en relai devant et nous autres solos plus calme à l’arrière. Le départ est donné et les avions de chasse décollent.
Les mecs sont impressionnants, la tête dans le guidon et en danseuse à la moindre relance ! Moi, je…laisse sagement partir ces fous (non, je ne suis pas lent, c’est stratégique !). Et puis, moi, je n’ai personne pour me relayer, je suis sensé pédaler sans m’arrêter jusqu’à ce que mort s’ensuive les 3 heures soient atteintes.
Voilà, laissez-moi tranquille, je repère le parcours.
J’arrête de compter les pilotes qui me doublent, je me concentre sur les virages du sentier, les arbres qui sont un peu trop prêts à mon goût, les descentes bien sympas et les montées pas sympas du tout. Je freine le moins possible pour éviter de m’embrouiller dans mes leviers et j’essaie de suivre d’autres copains solo qui ont un rythme plus tranquille que les relais. A chaque passage au paddock, je retrouve mon assistante qui me passe un bidon et des abricots pour me maintenir un minimum en forme.
Même pas mal en côte ! Ok, c’est pas crédible 🙁
Après 1h30 à galérer avec mes vitesses, mon dérailleur avant n’arrête pas de faire sauter la chaine. Je ne peux rouler que sur le petit plateau, pas super pratique pour franchir les côtes. Mimi compatit, elle a connu ça aux 24 H 2015… Je me rends compte que le dérailleur arrière a tourné et commence à frotter sur le pneu. Heu, j’ai rien pour réparer une crevaison, là ! A mon retour au paddock, je coupe et file au stand de vélo 105 pour faire réparer ma monture. A l’atelier, le mécano me répare mon dérailleur en deux coups de clés et vérifie même la cassette arrière.
Pitié, M. Le Mécano, fait de la magie sur mon vélo !
Top ! Un détour par le ravitaillement de la Harde (il y avait du chocolat ! ) et je repars. J’estime avoir « perdu » 15 minutes à la louche. Un tour, quoi. En tout cas, le vélo est transformé : je peux passer toutes les vitesses à la volée, sans me fatiguer inutilement !
Le temps s’envole, bientôt 2h30 de course. Il faut dire que le parcours ne me laisse pas le temps de me reposer. Pas de temps mort ni de repos quand on est solo ! J’avoue que sur la fin, j’envie les relais qui peuvent poser le vélo pendant que leur partenaire tourne.
Passage du chouchou entre les relayeurs, facile pour la tête de course !
En haut des difficultés, les spectateurs nous encouragent, j’entends les clubs qui soutiennent leurs camarades et ça motive bien pour pousser sur les jambes. En parlant de jambes, les miennes ne sont plus trop coopératives. Allez, courage, plus que 20 minutes et j’aurai gagné le droit d’arrêter de pédaler !
Combat de solos ! Ok, il a 4 tours d’avance mais je m’accroche !
Quand y en a plus, y en a encore
Je m’engage pour ce que je pense être mon dernier tour, il ne reste que 20 minutes, ça va le faire. J’arrive sur le paddock et un signaleur m’apprend qu’il est 11h57. J’ai 3 minutes pour passer la ligne et donc valider un dernier tour si j’en ai envie. J’accélère, passe la rubalise à temps et hop ! ça fera un tour de plus à mon classement… Je réalise à ce moment que ça me rajoute 4 kms supplémentaires. Mes jambes me crient d’arrêter mais je continue. Je suis venu pour faire du VTT, non ? J’avoue que là, je compte les tours de roue qui me rapprochent de la fin. Ces derniers kilomètres sont interminables !
Fini ! Filez-moi mon sandwich maintenant !
Une fois la ligne d’arrivée franchie, l’orga récupère ma plaque et me l’échange contre un bon pour un sandwich et une boisson pour me remercier de mon effort. La caution de 2€ pour la plaque est immédiatement réinvesti dans une crêpe. Au Nutella. Parce que c’était vraiment difficile, j’ai le droit !
Le meilleur moment de la matinée.
A ma montre, j’ai quasiment 41 kms, parcourus en 3h16, soit 10 tours, avec une moyenne de 13.8 km/h. C’est peu mais vu le terrain, mes soucis mécaniques et ma forme, je suis très content du résultat 🙂
D’après le classement, je suis 27ième sur 32 solos avec 10 tours. Les deux autres gars devant ont également 10 tours mais ils ont tourné plus vite. Le premier solo a accumulé 16 tours ! C’est fou !
Merci aux bénévoles de la Harde pour l’organisation de cette matinée. Le parcours était bien balisé et il y avait de nombreux signaleurs pour nous encadrer. Le ravito sur le paddock était aussi une super idée, bien pratique pour refaire le plein d’énergie !