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Champ’man, un triathlon grand cru !


La côte des Morts sous l’averse, de l’eau dans notre champagne cette année !

Direction le pays du Champagne

Samedi 7 juin, une fois toute la famille casée dans la voiture (oui, Peanut nous accompagne et un bébé de 2 mois, ça embarque encore plus de bazar qu’un triathlète ^^!), direction Epernay pour découvrir le pays du Champagne et son triathlon longue distance.
A l’exception des bulles, nous ne connaissons pas du tout la région, on profite du triathlon pour faire du tourisme. En plus, le Champ’man est un tout jeune triathlon Longue Distance (2019 n’est que la seconde édition) mais Emilie en avait entendu du bien l’an dernier et surtout, un L vallonné à 2h de Paris, bien placé dans le calendrier avant la grosse échéance fin juin, ça me tentait bien ! 1000m de D+, ça s’annonce costaud ! Et ça va me changer de la piste quasi-plate de l’anneau de Longchamp 😀

On arrive à Epernay, Peanut n’a pas bronché une seule fois durant le trajet, top. On file à l’hôtel déposer nos affaires avant d’aller récupérer mon dossard au stade et faire une reconnaissance du parc à vélo, des zones de transitions et des bords de Marne.
Petite orga mais les bénévoles sont accueillants et tout est bien indiqué, ça fait plaisir ! D’autres participants sont en train de retirer leur dossard, on entend des accents belges et nordistes, ha ha, ça nous prépare au Chtriman !
Emilie me dit qu’on sera moins de 500, même en comptant les relais.
Ouch, ça sent le triathlon de connaisseurs, je me dis qu’il va y avoir du niveau ! Bon, même pas peur, j’aime les défis ^^

ça s’annonce sympathique, ce parcours vélo !

Un peu plus de 1000m de D+ sur 85 km, ça va bien préparer les jambes avant le Chtriman et ses 500m de D+ sur 180 km !

On profite de la fin de la journée et du temps magnifique pour aller faire une petite balade en ville. ça calme Peanut et ça me permet de reconnaitre une partie du parcours du semi, le long de la fameuse avenue de Champagne. Les maisons des producteurs sont vraiment jolies, on a une vue magnifique sur les collines environnantes. C’est une belle région, le triathlon promet d’être sympa, même si ce n’est pas plat du tout 😉

Sympa chez Moët & Chandon !

Bon, comme d’habitude depuis 2 mois, la nuit est agitée, notre mini-modèle ne connaissant pas du tout l’expression « dormir comme un bébé » et préférant être éveillé la nuit plutôt que le jour… M’enfin, je commence à avoir l’habitude. A côté de Peanut, un triathlon, c’est FACILE !

Le jour de la course

On arrive à quitter l’hôtel sans rien oublier, ni bébé ni le sac de triathlon, on est bien !

Le parc à vélo se remplit de machines de guerre, je n’ai jamais vu autant de Canyon, Giant et si peu de Btwin ! Effectivement, il y a pas mal d’habitués des longues distances ou de gens du coin et peu de tritouristes. Beaucoup de vétérans parmi les concurrents, avec leur expérience, je me dis que ça peut aller vite. Je vais mourir !

Les belles machines du parc !
#244 et son Cervelo finiront 6ième.
Joli Argon !
Je devrais peut-être fixer mes barres Clif pareil..?

Briefing à 9h pour rappeler les règles et l’organisation des navettes. Le départ de la natation se fait dans la Marne à 2 km de là à 10h pour les femmes et 10h15 pour nous. Des navettes en bus nous y emmènent, pratique !

Lire aussi : quel équipement pour son premier triathlon ?

Pour être sûr d’être à l’heure et bien placé dans le peloton, je décide de partir avec la première fournée de triathlètes. Sur le trajet, je discute avec le numéro 317, ça fait passer le temps et diminuer l’appréhension.
Emilie m’a obligé à prendre les claquettes de piscine et le sac en kraft pour les récupérer ensuite dans l’aire de transition. Ok, j’avoue, c’est une bonne idée de ne pas marcher pieds nus sur les graviers.

A plus dans le bus !

Le bus nous dépose 50 min avant le départ, j’ai le temps d’enfiler ma combinaison. Ça faisait un an que je ne l’avais pas mise, ça va, je rentre toujours dedans ! Déjà un bon point !

Une natation de folie

Départ des féminines avec leur bonnet blanc 20min avant. Nous, les bonhommes en individuels, on a des bonnets oranges alors que les relais ont des noirs, plus simple pour se repérer.

On attend sur la berge en mode pingouins et on a le droit d’entrer dans l’eau une fois les filles parties mais pas d’échauffement avant.

départ natation Champ'man
Bientôt le départPhoto Yannick Decelle

L’eau est fraîche, 18°. Même température que dehors mais ça picote pour un mois de juin ! Autour de moi, des concurrents pestent contre la météo pourrie de la journée, certains ont même des difficultés à s’habituer à la fraicheur de l’eau. C’est vrai que ça saisit un peu !

Petite blague avec un bénévole avant de rejoindre la meutePhoto Yannick Decelle

Le pont au-dessus de nous est rempli de spectateurs, c’est plutôt cool pour se mettre dans l’ambiance !

Emilie m’avait dit que le courant était en notre faveur et effectivement, on est rapidement déporté après la ligne. ça me change des natations en lac ! Les arbitres en canoë ramènent tout le monde derrière la ligne, le décompte est lancé et GO !

Je pars dans le gros du peloton, ça part très fort devant mais on a de la place alors pour une fois, ce n’est pas un combat de boxe. J’apprécie ! J’essaie de me rappeler les séances de natation à la piscine: bien pousser sur les appuis, ménager les jambes et ne pas gigoter comme un poulpe dément.

Tout va bien jusqu’au moment où je trouve que l’eau est vraiment trouble. Ha bah nan, c’est moi qui ait de la buée dans mes lunettes. J’y vois que dalle ! Tant pis, j’essaie d’accrocher la silhouette d’un nageur et de rester dans ses jambes, en espérant qu’il aille dans la bonne direction. J’arrive à doubler des concurrents, ça fait du bien au moral !

J’ai l’impression de bien avancer mais quand je jette un coup d’œil autour de moi, je ne vois aucun bonnet orange. Mais où sont les autres ??? Dans le doute, je tire encore plus sur les bras pour rattraper du monde.

Côté spectateurs, Emilie profite de la sieste de Peanut pour prendre des photos de la sortie de la natation et encourager les triathlètes. Ils sont nombreux à avoir des Orca S6, ça ne va pas être simple pour repérer Ludo !
D’ailleurs, on se loupe presque car je sors en 32 minutes ! 10 minutes de moins que mes temps habituels, Emilie ne m’attendait pas si tôt ! Merci le courant !

Hop hop hop, c’est parti pour le vélo !

Je trottine jusqu’au parc, fait pas chaud et ça commence à se couvrir. Comme toujours, je galère à enlever ma combi. Un autre triathlète me dit qu’en enlevant la puce à la cheville, ce sera plus simple pour retirer le bas de la combi. Je ne sais pas pourquoi, je suis son conseil.
Forcément, devinez quoi, quand je prends le vélo et que je passe sur le tracé électronique au sol : pas de bip. Bah ouais, j’ai oublié ma puce… Donc, demi-tour, je récupère ma puce sur l’herbe à côté de la combi et je repars, pour de bon cette fois.

Cette transition de l’enfer, j’ai perdu un temps de dingue ! Je suis remonté à bloc quand j’entame le vélo !

85 km de natation…heu, de vélo sous le déluge

La sortie de la ville est relativement facile, avant d’attaquer très vite le plat de résistance, la fameuse côte des Morts, à 4 km du départ.
Là, je confirme, c’est bien la mort, celle qui tue les cuisses. Un chantier raide, sans fin, ça pique, les jambes sont dans le rouge dès le début alors qu’il y a 2,4 km à tenir et j’ai l’impression d’être scotché à la route. Je refuse de penser qu’il va falloir refaire un second tour là-dedans… Et en haut, Emilie et Peanut ne sont pas encore là. Totalement de leur faute si je manque de motivation 😉

Côte de Morts, premier passage – Photo Yannick Decelle

Heureusement, il y a de belles descentes ensuite pour récupérer. Je me pose sur les prolongateurs et je profite des portions plates pour pousser le plus possible. A part la grosse patate de la côte des Morts, les 2 autres difficultés du tour se passent plutôt bien. Les raidillons mettent du rythme mais cela n’a rien de monstrueux, même pour un Francilien peu habitué aux bosses !
Je dépasse quelques concurrents et surtout, personne ne me double, ça fait plaisir !

Les intersections sont très bien sécurisées par les bénévoles, c’est rassurant de ne pas avoir à se soucier des voitures. Et comme on est un petit peloton, lors des ravitaillements, je me retrouve avec les bénévoles rien que pour moi, le grand luxe ! Pas de précipitation, j’ai le temps de demander mon bidon (il y a des ravitos en eau ou en boisson énergétique) et de l’attraper sans stress. J’ai l’impression qu’il y a autant de bénévoles que de concurrents, on est chouchouté !

J’enchaîne les kilomètre en vérifiant régulièrement ma cadence et ma vitesse sur mon GPS. J’essaie de mouliner dans les montées pour les passer le plus facilement possible et aussi maintenir une vitesse correcte. C’est bien plus pratique de jeter un œil au GPS entre les prolongateurs que de regarder la montre au poignet comme je le faisais avant !

J’avance bien, je me dis qu’on va finalement échapper au pire et là…le temps se couvre.
Bon, bah, on ne va pas échapper au pire.
Le déluge !
Meteofrance avait prévu de rares averses jusqu’à 14h. Ha oui, il y a bien eu une grosse averse. Qui a duré non-stop du matin jusqu’à l’après-midi !
En 2018, ils ont eu la canicule. Là, on s’est pris des seaux d’eau froide durant quasiment tout le vélo.
C’est quoi ce triathlon de l’enfer, je croyais que la natation était finie, moi !

2,4 km à 8%, ressenti au second tour : 50 km de long à 15%

Inutile de dire que je ne profite plus trop du paysage, j’ai le nez dans le guidon et je ne pense qu’à finir cette partie le plus vite possible. En plus, je commence à me les peler dans ma trifonction…
Et la pluie fait ruisseler des gravillons et de la terre sur la chaussée, c’est moyen.
Pour éviter de trop ruminer, j’encourage les féminines que je croise ainsi que les autres concurrents qui galèrent autant que moi. Je me trouve un copain de B’twin, on discute un peu dans une côte quand je le passe.

Il pleut des seaux, j’ai perdu mon groupe et mes chaussettes sont trempées. Dur…

Au 34ème km, mon pneu arrière se dégonfle instantanément. Crevaison. Mais bour…l, je suis maudit aujourd’hui ! Les mains gelées et sous le déluge, je rage car je vois le temps qui file alors que je galère à changer ma chambre à air sous la flotte. La route est pleine de terre à cet endroit et ma nouvelle chambre à air en emporte quand je la remonte dans le pneu. J’espère ne pas recrever en gonflant !

Après 18 minutes à insulter mon vélo, le parcours et les dieux de la météo, je repars. J’ai tellement froid que j’en tremble, je ne sens plus mes mains. Pas top… Il me faut un bon quart d’heure pour me réchauffer un peu et retrouver de la vitesse. Je vois d’autres gars en train de réparer sur le bas-côté. Ha, je ne suis pas le seul à avoir crevé !
Je me demande comment Emilie s’en sort avec Peanut. La pluie n’aide pas trop à profiter de la journée …

Je prends ma barre Clif ainsi que des Gels Aptonia pour ne pas avoir de coup de mou. L’estomac supporte bien et je ne sens pas de fatigue. Pas de crampe ni de souci aux jambes, l’entrainement avec Zwift cet hiver paie !

La côte des Morts arrive pour le second tour et je vois une grosse poussette en haut avec une photographe à côté. Yes, mes supporters ! 🙂 Emilie n’a écrasé aucun touriste en traversant Hautvillers, Peanut dort tranquillement sous son parapluie, tout va bien !
On se donne rendez-vous au stade pour la fin de l’épreuve.

Y a le soleil en haut de la côte, c’est ça ?

Je donne un dernier coup de collier pour en terminer rapidement avec la partie vélo. Heureusement qu’il y a des spectateurs de feu pour nous motiver, car ce n’était pas super plaisant avec toute cette pluie.

Je croise ma team poussette avant la T2. Un coucou et je pose le bike en 3h31. Je suis un peu déçu car sans la crevaison, j’aurais pu faire bien mieux.
M’enfin, avec 1000 mètres de dénivelé, un temps pourri et peu de sommeil depuis plus de 2 mois, je prends quand même ! 😉

Regarde, sans les mains !

Un semi au soleil pour terminer en beauté

Transition rapide pour changer les chaussures, mettre le dossard devant et c’est parti ! La pluie est en train de diminuer, il fait juste gris et lourd maintenant. Je fais pouvoir sécher !

Sur la course, je vise une allure proche de mon EF, soit autour des 5:30 / 5:40. Je ne suis pas sûr de pouvoir aller plus vite après le vélo, même si je me sens bien, je préfère partir sagement au début. J’accélèrerai ensuite suivant les sensations.

Allez, « plus » qu’un semi et c’est fini !

Tout se passe bien, le parcours running se compose de 3 tours de 7 km chacun avec 2 ravitos par tour. C’est parfait pour croiser la famille et rester motivé. L’organisation est toujours au top avec des ravitos fournis. Il y a même des Tucs, je suis au paradis !

Le long faux-plat de l’avenue de Champagne n’est finalement pas si casse-patte (après 85 km de vélo sous la pluie, tout me parait facile, en fait !) et les kilomètres s’enchaînent tranquillement.

Le 1er tour se fait au rythme prévu, sans forcer. J’essaie d’être le plus régulier possible et de ne faire qu’une pause express aux ravitos. Le soleil s’est enfin pointé et me tape sur le crâne (problème de chauve, je sais…) alors je fais bien attention à ne louper aucun ravito. Hors de question de revivre l’enfer du Trialong où j’avais fini complètement déshydraté…

5 fruits et légumes par jour

Il y a beaucoup de spectateurs sur cette belle avenue de Champagne et les encouragements fusent de partout, en français comme en anglais, c’est génial ! I’m feeling like a rock star 😀

Je retrouve Emilie et Peanut au stade, les autres petits enfants sont fascinés par la poussette et veulent voir ce mini bébé plus petit qu’eux. Jules n’est absolument pas perturbé et passe l’après-midi à dormir ou boire ses biberons. Peanut est super calme, 6h à se balader et il n’a pas haussé un sourcil ! (Bon, en fait, il prenait des forces pour papoter toute la nuit @_@)

Le 2ème tour se passe tout seul, les jambes déroulent et la partie sur les chemins en sous-bois le long de la Marne permettant de se rafraîchir. Je récupère mon petit bracelet de couleur auprès des jeunes bénévoles et j’enchaine.

Le 3ième tour est le plus difficile, à cause de la fatigue qui commence à s’accumuler et aussi parce que nous sommes de moins en moins nombreux à être toujours en course, l’ambiance n’est plus la même sur le parcours.
Il faut dire que je ne suis pas dans les premiers, sans doute dans la seconde moitié du peloton. Y a pas à dire, il y a du niveau sur ce Champ’man !

FINIIIIII !

A la dernière ligne droite, je lance un sprint pour la gloire, les photos et limiter la casse en accrochant le 6h. Je termine le semi en 1h48.

Au total, 6h01 au chrono officiel.
294/354, ouais, on était vraiment plus nombreux en course ! 😉

Pour comparer, Kevin Pinheiro remporte l’épreuve en 4h13…Hu hu, je commençais juste mon semi à ce moment, moi !

Je prends le temps de manger et de boire au ravito final. Je papote avec d’autres concurrents que j’ai eu en ligne de mire durant toute la course, c’est sympa d’échanger avec d’autres passionnés ! Les bénévoles me remettent la fameuse bouteille de champagne et le t-shirt finisher.

« C’est la dernière fois que je fais un truc aussi long ! – Ouais, pareil ! Et sinon, y a d’autres L sympa dans ton coin ? »

Ce Champ’man est super bien organisé, avec de nombreux bénévoles motivés pour nous faire passer le meilleur moment possible.
La taille humaine de l’événement rend la journée très conviviale, pour les spectateurs comme pour les coureurs et c’est toujours un plus.
Le vélo à travers les vignes et villages est vraiment sympa, ça fait mal aux cuisses mais j’ai apprécié le parcours vallonné varié.
La course à pied en ville avec le public qui donne un coup de boost pour finir est également très agréable.
Pour un prix d’inscription correct, ce jeune triathlon a tout d’un grand !

Hell, yes, I’m a Champ’man !

Pour conclure ce triathlon, pas d’amélioration significative du chrono sur la distance pour moi, cependant je suis assez satisfait de ma course.
Je gagne à peine 4 minute qu’au Trialong MAIS j’ai perdu 18 minutes avec cette maudite crevaison plus le temps qu’il m’a fallu pour me réchauffer ensuite… Le sub 6h sera pour la prochaine fois, je sais maintenant que je peux le faire 🙂
Je retiens surtout que j’ai mieux géré le vélo et la course à pied, je finis plus frais que lors de mon précédent triathlon longue distance, sans grosse fatigue, maux de ventre ni courbature aux jambes.

ça me donne confiance pour la suite 😀

Qui pousse qui, maintenant ?


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