Courses

Jusqu’au boue de l’effort : Mud-Day Paris


De la boue, de la pluie et encore de la boue. Au moins, la course a fait honneur à son nom (‘mud’ signifiant boue). La météo pour un mois de mai, en revanche, était très décevante.  Pour cette édition 2014, direction le camp militaire de Frileuse, à Beynes dans le 78.

L’épreuve se tient sur 3 jours. Nous, nous faisons partie des fous inscrits pour le dernier jour, le dimanche 11 mai, histoire que le terrain soit déjà bien défoncé pour notre passage. Selon ASO, qui nous rackette organise déjà le semi et le marathon de Paris, nous sommes environ 22 000 à avoir participé à ce bain de boue collectif durant ces trois jours.

Le Mud Day est une course dite « extrême » avec un parcours de 22 obstacles sur 13 kms. Les petits rigolos d’ASO ont rajouté un 23ième obstacle officieux avec la douche à l’eau froide dans le vent à l’arrivée. Sympa.

11 mai 2014 : nous pensions avoir un temps dégagé et chaud pour nous rouler dans la boue, comme pour un mois de mai normal. Tu parles, Charles, il a plu des seaux durant tout le pont du 8 mai et côté température, on se croirait plutôt au mois de mars. Mais il en faut plus pour arrêter les Tortues !

mudday 2014 parcours

La carte du parcours avec la légende des obstacles. Il va falloir la mériter cette mudaille !

Dès le parking, on est mis dans le bain : le terrain est boueux, les pneus patinent et les basket glissent. Mais la boue, c’est bon pour la peau, donc, en avant !

Ce genre d’épreuves permet de changer de la simple course à pied, d’ailleurs, pas mal de coureurs sont venus pour le fun et marchent entre les obstacles.

Côté tenue, nous avions pris des t-shirts longs pour protéger les coudes. Nous avons tout de même récolté une belle collection d’hématomes et de griffures (souvenirs des barbelés) un peu partout sur le corps mais rien de bien méchant. Bonus, ça fait badass dans l’open space le lendemain 😀

Le départ

Nous partons dans la vague de 10 H. Chaque obstacle est annoncé par un petit panneau sur le bord du chemin. Les premiers mètres sont difficiles avec quelques bouchons mais rapidement, chacun trouve son rythme. Nous attendrons seulement devant la Deezer Room (on s’est même demandé si on allait faire cette épreuve…).

On commence par des côtes/descentes sur un sol bien détrempé et déjà, quelques-uns se font des frayeurs. Les premiers obstacles arrivent : ramper sous des barbelés qui accrochent les vêtements, grimper dans les filets, escalader un mur (heureusement que Ludovic était là pour faire la courte-échelle !). Les Mud Guys et les Mud Girls rigolent et s’entraident sur les obstacles, c’est appréciable. Beaucoup sont là pour passer un bon moment entre amis et trottinent vaguement entre les épreuves. Pas de chasse au chrono dans notre vague 😉

La boue est de plus en plus présente et il pleut par intermittence, histoire de maintenir l’humidité. Autour de nous, il devient difficile de distinguer les couleurs des vêtements tellement nous sommes tous recouverts de boue.

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Le pire est à venir

ASO a réservé le meilleur pour la seconde partie du parcours avec l’ Ice Crime. Cette horreur consiste en un bac d’eau rempli de glaçons dans lequel il faut plonger pour passer de l’autre côté. Les cris de ceux qui nous précèdent nous laissent perplexes. Emilie saute la première, n’a pas pied et doit nager. C’est plus simple pour Ludovic mais l’eau glacée coupe littéralement le souffle et nous laisse un peu sonnés. Ludovic n’a même pas le temps de séché qu’il rate l’échelle de pompier et finit à l’eau à mi-parcours pendant qu’Emilie le filme depuis le côté (c’était plus simple de discuter avec les autres filles en regardant les hommes glisser)

Nous courons entre chaque obstacle pour nous réchauffer mais la pluie et les passages dans les flaques avec de l’eau jusqu’aux genoux ne nous aident pas vraiment.

Les montagnes de boue arrivent au détour de la forêt et là…notre âme de gamin refait surface : nous sautons dans la boue, glissons sur les fesses ou le ventre pour descendre, plantons les doigts dans la parois pour monter. De vrais marcassins ! Certains y perdent leurs chaussures, ils rigolent moins…

Nouveau tunnel, rempli d’eau cette fois, la Deezer Room, un tunnel avec du sable, des sacs à porter, des seaux à remplir puis à déverser sur la tête des Mud Guys suivants (l’eau des seaux crée de vrai rigoles qui transforment la côte en patinoire).

Et c’est pas fini comme dirait l’autre : une petite pente à 85% avec 2 cordes pour s’aider. Pour aller plus vite, Ludovic empoigne Emilie par le haut du t-shirt et la tire jusqu’en haut. Un peu rude mais ça marche.

mud day cote

Un coup de jus

L’Adrenaline Shot est un sympathique obstacle où il faut ramper sous des câbles électrifiés. Les petits claquements des câbles lorsqu’ils se touchent nous ont fait hésité. Ludovic a envoyé Emilie en reconnaissance avant de se lancer. Nous prenons des décharges dans le dos, les épaules, les mollets, ça claque un peu. Les cris de certains mâles sont tout sauf virils, hé hé, vengeance !

Nous enchaînons les obstacles et les flaques de boue. Nous glissons mais pour le moment, aucun de nous deux n’est tombé !

Une bière bien méritée

La fin arrive, avec un dernier obstacle électrique à passer avant de franchir la ligne. Un grand nombre de participants affrontent les fils électriques en se tenant par les bras, ensemble, en marche arrière et le dos rond. Inévitablement, ils trébuchent à mi-parcours et finissent ensuite en ordre dispersés en courant le plus vite possible.

Nous, nous fonçons tête baissée, Emilie prend une belle décharge dans l’épaule, Ludovic une dans le dos, qui nous crispent bien les muscles sur le moment.

Et voilà, c’est fini ! Nous avons surmonté le Mud Day en 2h20. La bière et la médaille sont bien mérités !

Conclusion

Pour les non fans de course à pied comme Ludovic, cette course va surement plaire car il ne s’agit pas de courir sur du plat en enchaînant les épreuves : le parcours ressemble davantage à un trail et les épreuves sont vraiment variées. Pour les fans de running, cela change du bitume ou des formats de courses habituels et pour une fois, le haut du corps compte autant que la force dans les jambes !

L’ambiance était détendue sur notre vague, de l’entraide entre Mud Guys et Mud Girls en difficulté, des éclats de rire quand nous tombions dans l’eau ou glissions dans la boue.

Le seul bémol est le prix de l’épreuve : à partir de 65 € et jusqu’à 85€ selon la date d’inscription, ça refroidit un peu.

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 Nos conseils :

  • Ne pas emmener sa plus belle tenue de running ou de crossfit : il est très facile de déchirer ses affaires durant les épreuves.
  • Penser à bien serrer ses lacets : la boue est parfois très collante et nous avons vu des Mud Guys perdre une chaussure dans la boue.
  • Y aller pour le fun : à moins d’avoir pris l’option élite pour partir devant, il est impossible de faire un chrono avec le monde présent sur le parcours (c’est ça aussi, la patte ASO). Donc on lâche la montre et on rigole avec les autres bonhommes de boue 🙂
  • Prévoir une serviette, une tenue de rechange et un sac poubelle dans lequel mettre les affaires après la course et éviter de salir la voiture au retour.


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