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Marathon du Médoc : de l’eau dans le vin


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Le marathon du Médoc est connu pour être le plus long du monde. Le plus festif aussi. Surtout, ce marathon est l’occasion de traverser les châteaux et déguster les productions locales. Ultime argument : une bouteille attend chaque finisher. Bref, ce marathon promettait d’être gavé bien !

Le 12 avril, nous avons couru notre premier marathon, celui de Paris. Conquis par l’ambiance, le challenge, les crampes (non, ça, on va l’oublier) de ces 42,195 kms nous avons décidé de remettre ça 5 mois plus tard, jour pour jour.

Vendredi 11 septembre, 6h30 de route et une traversée de la Garonne en bac plus tard, nous voilà dans un pays où les boulangeries vendent des chocolatines dans des poches. Enfin des gens normaux ! La petite ville de Pauillac est littéralement envahie par les voitures, les bus et les camping-cars étrangers. Nous croisons plus de Néerlandais, Scandinaves, Allemands et Asiatiques que de Français. Autant de touristes venus de monde entier pour crapahuter au fin fond du Médoc, c’est fou ! Le retrait du dossard se fait rapidement, l’organisation est bien huilée. Sur le village, nous allons discuter avec les – très gentils – gens du Marathon de Poitiers (depuis que Ludo sait qu’on mange du melon le long du parcours, il veut le faire. Je déteste le melon.). Le marathon du Cognac (Charente rules, su su) sont là aussi.

20150911_173347BUne bouteille ? Pas de doute, nous sommes bien arrivés !

Comme nous sommes exceptionnellement organisés sur place, nous allons reconnaître la zone de départ et d’arrivée ainsi que la localisation de la boulangerie pour survivre dans ces terres inconnues. Tous les restaurants le long des quais proposent des « menus marathon », la course représente vraiment l’événement de l’année dans le coin !  L’ambiance est détendue, les trois quarts des gens déambulent avec le sac coureur Asics et le quart restant (les autochtones, quoi) nous sourient en nous souhaitant bonne chance pour le lendemain. Je crois qu’ils nous prennent tous pour de doux dingues. En tout cas, nous sentons que les gens sont là pour s’amuser, ce n’est pas du tout comme à Paris (mais à Paris, si tu souris, c’est que tu as des troubles mentaux, c’est connu).
Les panneaux de signalisation en ville nous apprennent aussi que les routes environnantes seront fermées à partir de 8h15. ça, c’est de la barrière horaire au sens propre !

Nous rentrons dans notre Airbnb à Carcans, il fait beau, les grillons chantent, Ludo mange sa chocolatine, la vie est belle.

20150913_221926GLes cadeaux dans le sac coureur, avec le joli t-shirt personnalisé garçon/fille. Classe !

Samedi matin, le tonnerre nous réveille vers 6h00. Il a plu des cordes toute la nuit, les chemins de vignes vont être détrempés… Dire qu’il faisait si beau la veille. Je suis déception. La pluie s’arrête vers 7h et nous voyons même un bout de ciel bleu. La météo a prévu des pluies éparses, avec un peu de chance, nous aurons au marathon au sec.

Nous arrivons à Pauillac avant que la ville soit coupée du reste du monde et trouvons vite une place, derrière l’arrivée. Les rues sont remplies de coureurs déguisés et certains ont vraiment pris à cœur de coller au thème « le Médoc se met sur son 31 » (31 ième édition, se mettre sur son 31, bon, vous avez saisi). Nous nous demandons comment les gars vont arriver à courir un marathon en costume 3 pièces. L’alcool doit leur donner des ailes ! De notre côté, nous ne sommes pas déguisés (bouh !) et faisons partie des 20% du peloton en habits normaux. En fait, c’est nous qui détonnons 🙂

departAvec Alison, 20 minutes avant le départ. Ludo se concentre pour le petit-déjeuner au Km 2

Une photo avec Alison, une collègue de Ludo, et ses amis puis nous nous dirigeons vers la zone de départ. Énormément de Chinois, Japonais et Coréens sont présents, et en habits traditionnels ! Un groupe improvise une scène avec lecture de parchemin et incantations pour se motiver, au milieu d’un troupeau de Minions et de pingouins survoltés. Beaucoup d’hommes ont décidé que se déguiser consistait à piquer la robe de leur copine, voir leur lingerie. Quand ils n’étaient pas simplement en boxer avec une cravate. Des choses à avouer, les garçons ? 😛

IMG_20150912_085509M Alcooliques pas très anonymesIMG_20150912_085453L

A 9 h, l’organisation nous offre un spectacle avec des acrobates et des jets de paillettes en pleine tête. Les handisports prennent de l’avance, suivi par les élites (oui, oui, il y a des gens qui visent un chrono, même au Médoc). Comme nous sommes 8 500 et que la rue est un peu étroite, le vrai départ se trouve 700 m après l’arche. Cette feinte pour nous faire courir plus ! Nous y allons en marchant, admirant les déguisements (ou l’absence de déguisement sur certain(e)s, hé hé).

Km 0 à 12 : chantent les sardines au milieu des vignes

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Nous passons le panneau ‘Départ’ et go, c’est parti pour la balade dans le vignoble. Notre seul objectif est de courir le marathon ensemble. Pas de chrono, juste le fun. Bon, Ludo a intérêt de faire mieux que 4h30, c’est une course, quoi. Mais pas de pression.

parcours42, 195 kms, c’est limite pour caser toutes les animations. On passe à 50 Kms en 2016 ?

Le soleil nous accompagne, il fait presque chaud. Les chemises blanches collent déjà aux omoplates, certains me donnent l’impression de sortir d’une piscine. La preuve que porter le costard est une torture ! Heureusement qu’un ravito arrive au Km2 : Mouton Rothschild offre le petit déjeuner ! Ludo pille le plateau de cannelés que lui tend une bénévole. C’est gratuit, Monsieur Pince se régale. D’autres coureur dévorent des croissants, des pains aux raisins avant de repartir en trottinant. La visite (très) groupée des domaines commence.

La foule est dense autour de nous et beaucoup s’arrêtent pour prendre des photos des raisins tous les deux mètres, ce qui nous oblige à des changements de rythme assez fréquents. Pas idéal. Bon ok, nous faisons nous aussi les touristes avec un selfie à Phélan Ségur mais ce château est vraiment trop beau. Et puis Ludo a besoin de digérer les cannelés.

IMG_20150912_101812OLudo n’a pas trouvé de chocolat chaud pour son petit-déj’. ça ne le fait pas rire.

La vue sur la Garonne en contrebas est magnifique ! Ludo est persuadé que c’est la mer et pourtant, il n’a rien bu. Faudra que je vérifie ce qu’il met dans son gobelet de coca… La moitié du peloton sort d’ailleurs la perche à selfie sur la pelouse du domaine. Nous profitons que tout le monde soit occupé à faire des duckfaces pour prendre le large. Des orchestres jouent dans les cours des châteaux, j’entends au moins 3 fois la chanson des sardines et le truc me prend bien la tête. C’est pas la fête… Ha ! Voilà pourquoi on nous sert du vin : pour oublier cette horreur !

IMG_20150912_104315PChâteau La Haye. Pensez aux gens qui ont attaché les ballons dans les vignes !

Km 13 à 19 : laissons le vin respirer

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Nous avons mis le gros des sardines… qui chantent les sardines, chantent les sardines…je…non, c’est plus possible, enlevez moi ça de la tête ! Bref, la troupe est derrière nous et ça va tout de suite nettement mieux. Nous trottinons à notre rythme en admirant les châteaux autour, les déguisements des coureurs. Certains s’arrêtent pour danser devant les orchestres et enchaînent déjà les verres alors qu’il n’est même pas 11h. Nous traversons de minuscules villages mais des spectateurs sont présents pour nous encourager. Dingue ! Les vieux ont sorti les transats pour voir l’événement du jour, les plus jeunes essaient de lire les prénoms sur les dossards pour nous encourager. Hé ouais, les marathoniens sont des rockstars ! Le pouvoir de la gambette bronzée et musclée, ça. Avec l’accent, nos prénoms avaient un même petit charme en plus ! Nous tapons dans les mains des gosses tout excités et remercions à chaque fois les spectateurs qui nous interpellent. Bien sûr, Ludo se plaint qu’on m’encourage plus que lui, ce petit rabat-joie. Des cavistes organisent même des ravitos non officiels, histoire de nous rajouter des handicaps. Je pioche une orange au Km 14 mais depuis le marathon de Paris, je ne peux plus voir un seul de ces trucs. Les oranges, c’est le mal et puis ça colle aux doigts. Je carburerai au coca et à l’eau. Avec un peu de vin, pour ne pas rouiller.

Ludo ronchonne et commence à se plaindre d’une douleur au pied droit. En spécialiste de l’abandon (voir les 24H de VTT 2015 pour ma meilleure prestation), je ne valide pas son excuse et continue. Il essaye une autre stratégie et s’amuse à me tirer la couette. Le sale gosse. Mais je trottine toujours, il est bien obligé de suivre. J’essuie mes doigts plein d’orange dans les mains des petits spectateurs. Des Bretons déguisés en Bretons chantent dans les vignes, Ludo regarde la mer sur notre gauche, je le laisse à sa géographie approximative. J’évite les flaques de boue dans les chemins. Tout roule, Raoul. Mêmes les côtes sont faciles à franchir.

Km 20 à 21 : allumez le feu

Nous descendons vers Pauillac pour le semi et une haie de spectateurs nous encadre. Applaudissements, tapes dans les mains tendues, prénoms criés par la foule et le speaker, c’est la folie sur les boulevards quand on arrive en ville. Ludo se prend pour la reine d’Angleterre et agite gracieusement sa petite main.  Nous bombons le torse et faisons semblant de ne pas avoir chaud. Nous notons quelques abandons autour de nous, des concurrents rouges comme des écrevisses asthmatiques se mettent sur le côté et enlèvent leurs dossards. Nous notons aussi qu’il est midi et que certains mangent. Sans aucun égard pour nous, qui trimons le ventre (plus ou moins) vide depuis 2 heures ! Manger liquide, manger rapide mais je piquerai bien un sandwich, là. Ludo jette des regards humides à un barbecue, je crois qu’il est dans le même état que moi.

Nous quittons Pauillac et ses spectateurs, retour dans 20 kms pour l’arrivée. Direction Artigues puis Saint-Laurent du Médoc par une longue départementale toute droite. Le ciel se couvre, Ludo est un peu derrière moi mais il suit. La route est vraiment longue. Et droite. Et longue. Où sont les ravitos pour se distraire ?

Km 26 à 34 : de l’eau dans mon vin !

Des gouttes commencent à tomber à partir du Km 26. C’est supportable. Au Km 26,1, le ciel nous tombe sur la tête. C’est insupportable. Qui a ouvert la douche ? En un instant, les vêtements nous collent au corps et mes chaussures font floc-floc à chaque pas. La météo avait annoncé des pluies éparses, ce n’est pas du tout épars, ça, hein ! Les Anglais autour de nous sont tout sourire, je parie qu’eux n’ont même pas remarqué l’averse.

J’essaie de cacher mon portable dans mon buff que je porte roulé au poignet pour lui éviter la noyade. Les bénévoles sont recroquevillés sous les abris, je suis un peu triste pour eux. Le vin prend l’eau, double tristesse ! Ce monde va mal, je vous le dis. J’arrive au château Larose Trintaudon, sauve un gobelet de la pluie et…c’est trop bien, les verres sont logotés avec le nom du château! J’attends Ludo, qui refuse un verre, ce sale buveur d’eau plate, et nous repartons, avec mon gobelet en souvenir. Parce que ça le vaut bien et qu’il me restait une main libre.

IMG_20150912_122530AObligé de boire pour éviter que le vin ne soit dilué par la pluie !20150913_222705I

Nous trottinons à notre train de sénateur parmi les autres coureurs, sous le ciel noir. Les gars en slip commencent à bleuir de froid, les déguisements tirent la tronche et nous avons tous des têtes de piteux rats trempés. C’est pas très lol tout ça, heureusement que tout va bien côté gambettes pour nous. Pas la moindre crampe ni douleur à l’horizon. Une rando, je vous dis ! Ludo ne partage pas mon avis et grogne que je ne m’arrête jamais, qu’il a mal au pied et que…Oh, des compotes bio au ravito ! Pause 5 fruits et légumes au Km 29, au joli Château Lagrange. Il y a même des tomates sur les tables, spéciale dédicace à Ludo qui les déteste, hé hé.

Au Km 32, Ludo se réveille. Il ne reste plus que 10 kms, un paille quoi ! Mon coureur n’a pas vu le mur ni l’ombre d’une briquette, il se sent invincible. Youhou, cours mon Forrest !

Km 35 : attrape-moi si tu peux (pas)

L’enthousiasme de Ludo dure environ 2 kms, le temps de l’éclaircie. Le retour de l’averse douche ses ardeurs. Il traîne la patte et me laisse partir devant. Bon, il ne reste que  7,195 kms, il peut y arriver seul. Je garde mon rythme et lui met…au moins 3 minutes dans la vue. Un coup d’oeil sur mon dossard m’indique que mes épingles sont en train de rouiller et laissent de vilaines traces maronnasses sur mon beau t-shirt blanc. La crise. Un gars pousse son pote dans un fauteuil roulant et me double dans la côte. Le fou, je ne sais pas comment il fait, le parcours n’est pas exactement plat ! Tout le monde l’encourage et lui tapote le dos au passage. Respect.

Km 37 à 40 : une petite glace pour finir

J’ai le fameux petit coup de moins bien qui frappe systématiquement au 2/3 d’une course. Il pleut tellement que les caniveaux débordent, l’eau ruisselle dans les descentes et ça m’énerve un peu. Je n’ai même pas pu admirer Beychevelle sous toute cette grisaille. Bref, je suis grognon.  Je ralentis au Km 36. Je décélère tellement que je finis par m’arrêter et faire demi-tour pour voir on en est Ludo. Si j’en ai marre, je me dis que ce doit être le naufrage du Titanic derrière. J’attends, je me trempe et pas de Ludo. Humpf, aucune considération ! Un coureur me dépasse avec son chien et je me dis que ça ne le fait vraiment pas de se faire doubler par un mec qui promène son chien, même si le chien a l’air plus endurant que moi. Je repars, toute seule et misérable sous la flotte.

Au Km 38, un bénévole me tend une embuscade avec un plateau d’huîtres et de citron. Vade retro, toi et tes trucs gélatineux ! Je discute avec les coureurs autour, essaie de ne pas me noyer dans les flaques et salue les quelques spectateurs qui bravent l’averse pour nous encourager. Je reconnais la route menant à Pauillac, ça me motive.

La pluie se calme. Normal, l’arrivée est proche, ça ne sert plus à rien de nous casser les pieds davantage. Météo pourrie… La foule de spectateurs en ville me remonte le moral, j’entends un speaker prononcer mon prénom. Surtout, je vois les glaces au chocolat du Km 40.  Parce que c’est pas tout ça mais j’ai sauté le déjeuner de midi. J’ai faim, moi ! J’attrape un esquimau et réussit l’exploit de manger et courir en même temps. Les progrès en course à pied que j’aurai fait cette année ! On passe dans la rue où nous sommes garés. Je vérifie qu’aucun coureur ne s’approche trop près de notre précieuse Titine. Derrière, Ludo regarde ses pieds, il n’a aucune conscience du parcours, il pourrait tourner en boucle qu’il ne s’en rendrait pas compte. Cet enfant est égaré.

Km 42,195 : bouteille chérie !

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Et le test de la récupération à la médocaine

J’agite mes jambes un peu plus vite dès que j’aperçois l’arche d’arrivée et manque me rétamer dans le tapis rouge. Qui a eu l’idée géniale de mettre 200m de tapis sur un sol défoncé, hein ? Hein ? Je me ressaisis pour assurer la pose pour les photographe, genre, je ne suis pas du tout dégoulinante et le marathon, c’est trop facile. Je passe l’arche, hop, une bonne chose de faite. Je décide de rester à côté du panneau des temps pour attendre Ludo. Je sais qu’il ne doit pas être loin. Et si j’attrape un rhume, je le ferai culpabiliser.

20150912_161434DTrempés mais finishers. Enfin, surtout trempés

Il arrive 3 minutes après, faisant semblant de sprinter pour me rattraper. Monsieur fait le cake mais son teint jaune m’informe qu’il est au bout du rouleau. Ludo améliore son temps de 10 min et finit en bien meilleur état qu’à Paris. Je suis très fière de lui, surtout connaissant son absence d’entraînement !

Nous filons vers les bénévoles qui nous remettent notre dotation de finisher. La médaille, un poncho orange, une rose pour les filles et…et la fameuse bouteille. Celle-là, je la garde à vie, vu tout ce que j’ai sué pour la ramener ! Je dis des bêtises qui font rire les bénévoles. Elles insistent pour me faire la bise malgré mon état de serpillère défraîchie. Dernier cadeau : une sacoche pour porter la précieuse bouteille. C’est Noël, j’ai presque envie de recommencer pour avoir le double de cadeaux.  Nous enfilons nos ponchos de réfugiés pour ne pas attraper froid. Le plastique conserve l’humidité mais au moins, nous sommes au chaud. Dans notre jus.

20150912_161402CParce que le orange nous va bien20150913_222617HJ’ai pris de la bouteille

Je crève littéralement de faim et traîne Ludo vers la tente du ravito final. D’habitude, je ne peux rien avaler après une course mais la glace du Km 40 m’a ouvert l’appétit. Faim, faim, faim ! L’intérieur de la tente est presque vide, je jette un œil sur les tables : pâté, œufs durs, chips, pain, raisins, yaourts, cake, barre de céréales, café et thé crient mon nom. Je dois être au Paradis, surtout laissez moi tranquille. Comme nous sommes dans les 800 premiers, nous mettons facilement le grappin sur 2 chaises. Ludo devient de plus en plus blanc, je le laisse tomber sur sa chaise et faire une sieste. Il est temps de passer aux choses sérieuse : direction le buffet. Je découvre que le gobelet offert à l’arrivée sert à avoir de la bière à volonté. De la bière. Fraiche. A volonté. Ce marathon est parfait. Je suis joie. Je remplis mon assiette pour moi et Ludo. Ce dernier grogne dès que je parle de nourriture. Au moins, il va mieux.

Je regarde les concurrents arriver pendant que je baigne dans mon jus de chaussette. A côté de nous, la team Lepape s’installe. J’ai acheté mes Mizuno chez eux alors je jette un œil. Ils sont presque tous habillés en ‘civil’. Soit ce sont des accompagnateurs, soit ce sont des troizeures (une race de coureurs trop rapides, donc insupportables). Une petite dame toute mince les rejoint. « Hé, t’as fait combien, Nat ? – 2h53 », dit-elle tranquillement. Punaise, c’est Nathalie Vasseur, la gagnante de l’épreuve côté fille ! 13 victoire au Médoc et elle vient de remporter la 10ième d’affilé. Record absolu, tu m’étonnes que certains coureurs viennent la saluer.
Les Anglais débarquent, le niveau de bière diminue un peu trop vite à mon goût. Une piste de danse s’improvise sur la pelouse, certains sont chaud cacao après toutes les dégustations de vin. Le DJ passe Les Sardines, je m’étouffe avec ma bière. DJ de malheur ! Je garde la chaise d’un gentil coureur basque (les places deviennent chères avec l’affluence de finishers) et il nous laisse son paquet de chips en échange. Sous la tente, c’est Bob Morane qui passe. Tout le monde se met à chanter et commence à secouer son corps perclus de crampe. Ha ha, je vois qu’on a tous les mêmes références;) A mon retour du dancefloor , Ludo ouvre un oeil, gobe un yaourt et des chips. L’Homme est de retour parmi les vivants! Nous restons encore un peu avant de partir récupérer Alison et ses amis. La petite bande en finit en 6h20 environ et autant de grammes par bras. Ils sont ravis, ça fait plaisir de voir qu’ils ont aimé la course.

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Malgré la pluie, le marathon a été superbe, l’ambiance exceptionnelle. Les 3 500 bénévoles se mettent en 4 pour que tout se passe bien et cela se ressent sur la qualité de l’accueil et de l’organisation. Les spectateurs vraiment impliqués participent aussi à ce succès, sans eux, nous aurions eu quelques moment de solitude dans les vignes ! Je comprends que certains fassent le tour du globe pour y participer.

Bref, nous avons fait le marathon du Médoc et c’était vraiment top.

 

Quelques chiffres :

  • 42,195 kms officiels + 700m officieux, c’est vraiment le marathon le plus long du monde !
  • 8 500 participants; 7 550 finishers
  • 71 nationalités
  • 3 500 bénévoles
  • 23 points de dégustations
  • 50 châteaux traversés
  • 52 orchestres
  • 16 000 huitres ouvertes
  • 4h17 pour moi (743 / 7 550 au général, 40ième de ma catégorie), 4h20 pour Ludo (822 / 7 550 et 229 ième de sa catégorie).
  • 2 kg perdus chacun malgré tout ce que nous avons bu et mangé sur le parcours
  • une fête totale

20150912_164450FLudo ramène un souvenir de la course


Une réflexion sur “Marathon du Médoc : de l’eau dans le vin

  • Très bien écrit ! Merci pour ce partage , cela donne envie d’y participer

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